On ne compte plus les passants qui se sont succédés
Sur la splendide agora déglinguée
De son dos ouvert, explosé, courbé...
Belle comme un trottoir de Stara Zagora sous hypnose,
Quand le soleil froid implose
Des milliers de cratères qui la composent :
La Poésie, parfois, se préfère en prose...
Détruite par le fer de tant de drames,
Vouloir la refaire lui ferait perdre son âme,
C'est par ses zigzags alanguis, ses mouvements de cobra,
Qu'elle impose tout son charme et toute son aura...
Belle comme un trottoir de Stara Zagora,
Où se promènent, indifféremment, le soir,
Gens aisés aigris et noirs cafards ;
Belle que peu de gens connaissent,
Ma putain de jolie jeunesse
Que personne, jamais, n'aura...
(Poitiers, promenade en bord de Boivre, 4 juin 2017)