On me demande souvent pourquoi je suis végétarien. Vu que c'est un choix personnel je devrais me contenter de répondre que "ce ne sont pas vos oignons" mais en fait si, ce le sont...indirectement. Voici donc ce pourquoi j'ai décidé du jour au lendemain que la viande n'était pas faite pour moi (aucun regret):
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Contrairement à ce que beaucoup s'imaginent, ce n'est pas la viande en soi qui me dégoûte (j'en ai mangé les vingt premières années de ma vie; il m'arrive encore d'en manger occasionnellement en société pour ne pas imposer mon éthique: j'ai tort), c'est sa production, c'est l'humain. Je n'aurais absolument aucun scrupule à manger une bonne viande si seulement j'étais certain des conditions de sa production (c'est rarement pour ne pas dire jamais le cas). Les bidochons me riront au nez mais j'y vois une forme de résistance: je ne veux ni me soumettre ni même participer à ce système là. Je rêve d'un autre système et pas nécessairement un système "sans viande", juste un système plus raisonnable (gaspillage) et davantage respectueux de l'animal (génocide): c'est trop demander ça?
L'excellent Roland Barthes avait (déjà en son temps) démontré l'économie "mythologique" qui "saisit" la viande (sans mauvais jeu de mots...): voir son fameux 'Le bifteck et les frites'. En clair, vous défendez votre bifteck comme l'une de vos nombreuses unités mythiques, (que sont, entre autres, la bagnole, la baraque, l'écran plat, la tablette, le toutou, les joujoux, j'en passe et des pires pour en arriver bien évidemment (inéluctablement?) au pognon). La viande, c'est sacré!
Comme nous le faisons si bien avec l'argent, nous nions totalement l'absurdité de la situation: qui osera dire que ce monde n'est pas "en crise"? Personne? Personne! Pourtant, "crise" mon cul: nous sommes les pères de l'argent, comment pourrions-nous en manquer sinon que par quelque retournement mythologique (pervers)? Nous croyons à la crise car nous croyons à l'argent fétiche.
Même chose avec la viande. J'en mange car j'y crois: j'avale, je gobe tout, comme un mensonge, une hostie: "ça rend plus fort"...ou plus con? Je ne crois pas à la politique qui suppose une action coordonnée des hommes, une union communautaire tendant vers un même but: convaincre tous les hommes d'agir tous ensemble dans le même sens et l'intérêt commun? Connerie. Mais je ne suis pas cynique pour autant: à défaut de croire aux plages de sable chaud paradisiaques, je crois beaucoup aux grains de sable. Il y a ceux qui se laissent emporter par la mer, le large. Il y a ceux qui, contre vents et marées, refusent le mouvement. De ceux-là seulement naissent les plus belles plages.
L'excellent Roland Barthes avait (déjà en son temps) démontré l'économie "mythologique" qui "saisit" la viande (sans mauvais jeu de mots...): voir son fameux 'Le bifteck et les frites'. En clair, vous défendez votre bifteck comme l'une de vos nombreuses unités mythiques, (que sont, entre autres, la bagnole, la baraque, l'écran plat, la tablette, le toutou, les joujoux, j'en passe et des pires pour en arriver bien évidemment (inéluctablement?) au pognon). La viande, c'est sacré!
Comme nous le faisons si bien avec l'argent, nous nions totalement l'absurdité de la situation: qui osera dire que ce monde n'est pas "en crise"? Personne? Personne! Pourtant, "crise" mon cul: nous sommes les pères de l'argent, comment pourrions-nous en manquer sinon que par quelque retournement mythologique (pervers)? Nous croyons à la crise car nous croyons à l'argent fétiche.
Même chose avec la viande. J'en mange car j'y crois: j'avale, je gobe tout, comme un mensonge, une hostie: "ça rend plus fort"...ou plus con? Je ne crois pas à la politique qui suppose une action coordonnée des hommes, une union communautaire tendant vers un même but: convaincre tous les hommes d'agir tous ensemble dans le même sens et l'intérêt commun? Connerie. Mais je ne suis pas cynique pour autant: à défaut de croire aux plages de sable chaud paradisiaques, je crois beaucoup aux grains de sable. Il y a ceux qui se laissent emporter par la mer, le large. Il y a ceux qui, contre vents et marées, refusent le mouvement. De ceux-là seulement naissent les plus belles plages.